La course de durée

Champ d’apprentissage 1 : « Produire une performance optimale, mesurable à une échéance donnée »

Attendus de fin de cycle 3 :
• Réaliser des efforts et enchaîner plusieurs actions motrices dans différentes familles pour aller plus vite, plus haut, plus loin ou plus longtemps.
• Combiner une course, un saut, un lancer pour faire la meilleure performance cumulée.
• Mesurer et quantifier les performances, les enregistrer, les comparer, les classer, les traduire en représentations graphiques.
• Assumer les rôles de chronométreur et d'observateur.

Le module d'apprentissage : présentation

Le module d’apprentissage se décline en trois étapes : la course aux points durée ; la course au points régularité ; la course aux points vitesse.
Une séance d’entrée dans l’activité est tout d’abord proposée pour confronter les élèves à la course de durée.
Dès la seconde séance d’apprentissage, les élèves abordent la première étape qui est une déclinaison de l’épreuve-preuve (situation d'évaluation des compétences de fin de cycle).
Pour chacune des trois étapes, nous vous présentons une mise en situation clé en main. Puis dans un deuxième temps, au travers d’un cas concret, nous proposons des pistes de remédiation en fonction des conduites typiques observées chez les élèves.
Nous avons choisi un dispositif identique tout au long du cycle 3 pour permettre aux professeurs de CM et de 6ème de mettre en œuvre leurs séances en fonction des groupes de besoins.

Pourquoi ce choix ?
En début de cycle 3, les élèves ont généralement déjà été confrontés à la course de durée. Pour autant, certains élèves courent spontanément trop vite et s’arrêtent rapidement. La régulation de l’allure étant difficile, on assiste à des courses en dents de scie, où les élèves alternent des courses « sprintées » et des pauses marchées. A l’inverse, en début de 6ème, on constate que bon nombre d’élèves peinent à courir en régularité lors d’un échauffement cardio-vasculaire de 5’.

Les attendus de fin de cycle 3 pour la course de durée :
• Courir le plus loin sans s’arrêter ni marcher pendant 12 minutes
• Courir au moins 1600m en 12 minutes (8km/h) sans s’arrêter ni marcher

Pourquoi courir le plus loin ?
Dans un premier temps, courir le plus loin va engager l’élève à maitriser sa vitesse pour courir beaucoup plus longtemps et donc parcourir une plus grande distance. A noter que courir de façon régulière n’est pas un objectif en soi mais bien un outil pour courir plus longtemps et maîtriser son allure, apprendre à la réguler.
Courir le plus loin va demander à l’élève d’augmenter progressivement son allure, ce qui est prétexte à acquérir des connaissances sur soi, sur l’entraînement, sur les filières énergétiques, les techniques de courses…

Le module d'apprentissage : présentation (suite)

Pourquoi 12 minutes ?
Courir 12 minutes avec plaisir permet de lutter contre la sédentarité et de maintenir son capital santé (parcours éducatif de santé). Cela engage l’organisme à utiliser des filières énergétiques aérobies (dites d’endurance) qui permettent de maîtriser la dépense énergétique.
Ce temps est suffisant pour développer des compétences clés dans la conduite des apprentissages : le goût de l’effort, la persévérance et l’estime de soi.
Ce temps de course n’occasionne pas de traumatologie lactique ou de fatigue musculaire importante et donne la possibilité de reproduire la séance plusieurs fois dans la semaine. Faire courir deux groupes d’élèves, pendant 12 minutes. La mise en œuvre en deux demi-groupes permet une gestion aisée pour l’enseignant et les élèves observateurs ne sont pas trop longtemps inactifs. Le reste de la séance peut servir à l’analyse des productions élèves, à la mise en place de projets individualisés, à des apports théoriques et des conseils sur la course, à la mise en oeuvre d’ateliers pour progresser.

La démarche d’apprentissage sur la longueur du cycle

La démarche d’apprentissage se compose d’un fil rouge divisé en trois étapes qui s’articulent de la plus simple à la plus complexe :

1. Courir de plus en plus longtemps sans s’arrêter : séances autour des courses aux points durée ;
2. Courir de plus en plus régulièrement pour mieux gérer ses allures tout en maintenant les 12’ de course sans s’arrêter : séances autour des courses aux points régularité ;
3. Courir de plus en plus vite pour augmenter la distance parcourue en 12’ tout en restant régulier et sans s’arrêter : séances autour des courses aux points vitesse.

Si l’élève stagne ou est en blocage dans cette progression (il rencontre un obstacle) nous lui proposons une situation annexe de remédiation.
 
L’épreuve preuve
L’évaluation permet de vérifier que les élèves ont stabilisé de nouvelles coordinations et adapté leur motricité, dans un but de performance. Le contexte d’évaluation est une course longue de 12’ à allure régulière. Au regard des ressources de l’élève, l’évaluation prend en compte à la fois la performance réalisée (en termes distance) et le niveau d’habileté (régularité). La capacité à tenir différents rôles sociaux (chronométreur, observateur, conseiller) est appréciée lors des séquences d’apprentissage.
 
Nous mettons l’élève au centre de son propre projet : c’est l’élève qui, après apprentissage de connaissances sur ses propres performances, formalise son projet de course. Il s’engage à le mener, et le régule lui-même.

Le module d'apprentissage

Une démarche soclée

• Enchaîner des efforts pour aller plus loin.
• Mesurer et quantifier les performances, les enregistrer, les comparer, les classer, les traduire en représentations graphiques.
• Assumer les rôles de chronométreur et d’observateur.

Compétences disciplinaires travaillées pendant le cycle	Domaines du socle	Objectifs de connaissances et de compétences… (signifiants)	…mis en œuvre par l’élève
Enchainer des efforts pour aller plus loin	D1 Les langages	Choisir l’intensité et l’allure pour atteindre la meilleure vitesse de déplacement sur une durée déterminée. Construire et utiliser une respiration adaptée à l’effort long.	J’essaie différentes allures de course. J’apprends à caler ma respiration sur ma foulée.
Mesurer et quantifier les performances, les enregistrer, les comparer, les classer, les traduire en représentation graphique	D2 Les outils pour apprendre	Comprendre le dispositif pour calculer sa vitesse de course. Mesurer les écarts d’allure. Valider sa performance, en termes de durée, de régularité, d’allure.	Je détermine ma vitesse-cible. Je régule ma vitesse.
Tenir des rôles simples de chronométreur et d’observateur	D3 La formation de la personne et du citoyen	Assumer des rôles et des responsabilités.	J’observe, je recueille des données, je conseille.

L'épreuve preuve 

Le module d'apprentissage : les anneaux

Séance pour entrer dans l'activité : les anneaux 

Fiche élève : les anneaux 

Le module d'apprentissage : étape 1

Étape 1 : la course aux points «durée» 

Fiche élève  Explicitation de l'étape 1 

Le module d'apprentissage : étape 2

Étape 2 : la course aux points «régularité» 

Fiche élève  Explicitation de l'étape 2 

Le module d'apprentissage : étape 3

Étape 3 : la course aux points «vitesse» 

Fiche élève  Explicitation de l'étape 3 

Le module d'apprentissage : le professeur observe… Le professeur remédie

Fiche conseil posture respiration foulée 

L’élève n’arrive pas à réguler son allure : reproduction d’allure 

L’élève n’accélère plus : le travail intermittent 

Les adaptations pour un élève en situation de handicap

TSA: trouble du spectre autistique - TFC: trouble des fonctions cognitives - TDA: trouble de l’attention - DA: déficience auditive - DV: déficience visuelle - DM: déficience motrice - DI: déficience intellectuelle

L'activité suppose de l'élève qu'il puisse...	Et j'enseigne à un élève...	Pistes d'adaptations ou de modifications possibles (Non exhaustif)
Dans le rôle du coureur : Se déplacer librement, courir	Ayant une DM, un surpoids…	Prévoir un échauffement privilégiant une mobilisation progressive des articulations. Accepter un déplacement différent (marche lente/ rapide [nordique ?], course très lente, …). Adapter le parcours aux potentialités de l’élève en jouant sur : la configuration retenue (courbes / ligne droite ou brisée) ; la nature du terrain (éviter les terrains trop souples, trop durs, glissants ou accidentés…).
Dans le rôle du coureur : Accepter l’effort, le gérer	Ayant une DM, un surpoids…	Etre à l’écoute de l’élève pour convenir d’un effort acceptable (durée, intensité). Prévoir des temps de récupération plus longs : adapter les exigences et prévoir un système de notation/codage en conséquence ; matérialiser des zones de récupération sur le parcours ; prévoir d’autres activités à réaliser, outre l’observation de son binôme, pour augmenter le temps de récupération (chronométrage ou aide à l’observation pour un élève en difficulté par exemple). Choisir un binôme capable d’encourager.
Dans le rôle du coureur : Percevoir des signaux sonores	Sourd ou ayant une DA, un TSA…	S’assurer que le signal sonore utilisé corresponde au registre des sons perçus, se positionner de façon stratégique. Renforcer ou remplacer le signal sonore par un signal visuel (lever le bras, agiter un foulard coloré, flash lumineux…) et se positionner à un endroit d’où l’on puisse être visible des coureurs à tout instant (ex. au centre du cercle). S’il est en mesure de le gérer seul, équiper l’élève d’un instrument lui permettant de visualiser le temps qui s’écoule (chronomètre, minuteur, timer, …).
Dans le rôle du coureur : Suivre le parcours matérialisé	Ayant des difficultés à se repérer dans l’environnement, à prendre des repères spatiaux (TSA, DV, …)	Baliser le parcours avec des plots suffisamment grands et de couleurs ”flashy” ressortant bien dans l’environnement. Matérialiser au besoin un couloir de course (ex. utiliser la barrière du stade d’un côté et des plots ”flashy” de l’autre). Équiper les autres coureurs de chasubles colorées pour les rendre plus facilement visibles. Ils pourront ainsi servir de ”guides” et cela évitera les collisions si le parcours nécessite des allers-retours. Positionner des élèves sur le parcours, aux changements de direction notamment, pour guider l’élève en l’appelant ou en frappant dans les mains. Faire courir l’élève avec un camarade ayant la VMA la plus proche de la sienne. Selon les cas, il pourra être équipé d’une chasuble particulièrement identifiable ou de grelots ou bien encore relié à l’élève DV par une cordelette.

Les adaptations pour un élève en situation de handicap (suite)

TSA: trouble du spectre autistique - TFC: trouble des fonctions cognitives - TDA: trouble de l’attention - DA: déficience auditive - DV: déficience visuelle - DM: déficience motrice - DI: déficience intellectuelle

L'activité suppose de l'élève qu'il puisse...	Et j'enseigne à un élève...	Pistes d'adaptations ou de modifications possibles (Non exhaustif)
Dans le rôle du coureur : Comprendre la situation, en analyser les paramètres, choisir une réponse adaptée	Ayant une DI légère, un TSA, …	Compréhension de la consigne, s’assurer qu’elle est bien entendue et/ou bien comprise : faire une adresse personnelle à l’élève avant de la donner ; lui demander de reformuler ; utiliser des supports visuels (pictogramme, schéma, démonstration, vidéo sur tablette, …). Prise de décision, établissement de son contrat, étayage nécessaire : aider l’élève à verbaliser ce qu’il a vécu, ressenti ; s’appuyer sur le vécu pour lire le document obtenu et l’aider à établir le lien ; étayer par un questionnement visant à aider une démarche réflexive pour lui permettre de se projeter sur la séance suivante.
Dans le rôle de l'observateur : Maintenir son attention sur son binôme pendant les 12’, sans être distrait	Ayant un trouble de l’attention (TDA, certains dys, TSA, DI, …)	Faire travailler en trinôme plutôt qu’en binôme de façon à pouvoir organiser un tutorat dont on précisera les contours aux élèves concernés afin de ne pas déresponsabiliser complétement l’élève tutoré.
Dans le rôle de l'observateur : Repérer son binôme sur le terrain, apprécier son déplacement et compter les plots franchis	Ayant un DV, …	Cette tâche peut s’avérer difficile, voire irréalisable pour l’élève si son reliquat visuel est insuffisant. Envisager d’autres rôles, comme informateur du temps par exemple : équiper l’élève à observer d’une chasuble colorée pour en faciliter le repérage / Baliser le parcours avec des plots suffisamment grands et de couleurs ”flashy” ressortant bien dans l’environnement ; faire travailler en trinôme plutôt qu’en binôme de façon à partager les missions d’observation en fonction des possibilités de l’élève.
Dans le rôle de l'observateur : Gérer des tâches simultanées (regarder, compter, se repérer dans le tableau, noter…)	Ayant une trouble des fonctions cognitives (DI, TSA, …) Ayant des difficultés à se repérer dans un document, dans un tableau à double entrée (certains dys)	Adapter le document et/ou la procédure de notation pour qu’il(s) soi(en)t plus facilement accessible(s) à l’élève. Ex. 1 bâton par plot dépassé sur un document simplifié pour le comptage pendant l’observation et report des totaux dans le tableau dans un 2ème temps, … Faire travailler en trinôme plutôt qu’en binôme pour, selon les cas : partager les tâches ; organiser un tutorat (aide pour telle ou telle tâche difficile) ; permettre une supervision de l’ensemble de l’observation.

Remerciements

Ces ressources vous sont proposées par :

Christophe REMY - Professeur d’EPS et directeur à l’UFR STAPS de Cuffies et formateur académique EPS second degré,
David VERSCHAVE - Professeur d’EPS à Soissons,
Virginie SCHUCHARD - CPD EPS Château-Thierry,
Catherine AMBROISE, CPC ASH,
Florent HOUDE - CPC EPS Laonnois.

Toutes les photographies et vidéos ont été réalisées dans la classe de CM2 de l’école élémentaire Vaucrises - Mauguins
à Château-Thierry (Circonscription de Château-Thierry – 02 Aisne).

Professeur des écoles référent : Hervé VANRYSSEL

Nous tenons à remercier les élèves et leur enseignant pour leur disponibilité et leur implication dans ce projet.